top of page
  • Photo du rédacteurKatia H

La prisonnière du temps ou quand Katia mène l'enquête enfin du moins fait semblant

Avez-vous vu la superbe couverture du dernier opus de la romancière australienne Kate Morton? Elle est fabuleuse et correspond assez bien à l'univers shabby chic, très british du roman. Amusant lorsque l'auteure a vu le jour sous le soleil d'Australie. Maintenant, autant vous mettre dans la confiance car vous trouverez aisément l'info sur le net. Kate Morton vit à Londres, en Grande-Bretagne. Ceci explique donc cela.


Chez Kate Morton, le personnage principal est une maison, un bâtiment qui fait le lien entre le passé et notre présent. Dans ce sixième livre, la maison est celle d'un artiste peintre du XIXème siècle, Edward Radcliffe. Birchwood Manor se trouve dans un méandre de la Tamise. C'est là qu'un drame mettra un terme à la carrière prometteuse du jeune artiste pourtant auteur de toiles fabuleuses de sa muse Birdie...

Près de 150 ans plus tard, la très discrète Elodie découvre dans les archives de la société qui l'emploie une vieille sacoche en cuir contenant le portrait d'une femme, un carnet de croquis et surtout les dessins d'une maison. Elodie est troublée par cette demeure qu'elle connait sans la connaitre. Alors qu'elle est sensée préparer son mariage, la jeune femme ne peut s'empêcher de partir à la recherche de cet endroit...


Voici donc le début de l'intrigue. Assez tentante quand comme moi, on aime le passé, les photos jaunies et les secrets de famille. Cependant, cette lecture ne m'a pas fait l'effet que j'en espérais...Tout comme le manoir est tordu et plein de recoins oubliés, le livre et son récit partent un peu dans tous les sens. Je me suis un peu ennuyée à force d'avoir entre les mains un puzzle de 1500 pièces et de ne pas parvenir à voir ne fusse qu'une partie de l'image. Et pourtant, le contenu est vraiment intéressant. La description de Londres en 1862 est extrêmement bien construite et documentée. Chaque personnage a son rôle dans le récit et est savamment bien décrit. Parfois de façon un peu trop manichéenne. Je garde un peu le sentiment de la bonté et de la beauté des beaux quartiers et de l'horrible méchanceté et crasse des bas.


Birdie est une enfant sans nom. Elle n'a clairement pas de chance mais par contre une personnalité et la foi... Elle évolue progressivement en utilisant son métier loin d'être valorisant pour s'élever. Elle rencontre deux personnes qui lui montreront que la vie, c'est autre chose que la racaille, les gens de petites vertus: un jeune garçon qui l'instruira et ce jeune peintre qui en tombera follement amoureux.

Elodie est une jeune femme solitaire. Orpheline d'une mère dont l'aura de violoniste mondialement connue est toujours très vivant. Elle a beaucoup de mal à vivre par elle même et vit la plus part de son temps dans les archives, passionnée qu'elle est de ce qui vient d'une autre époque. Elle doit épouser un jeune loup des finances mais ne semble pas y prêter beaucoup d'attention.


Autant Birdie est effacée de par sa position, autant Elodie s’efface d'elle-même. Et pourtant, ni l'une, ni l'autre n'ont une identité propre. Birdie a oublié son nom. Elle sait juste qu'elle est la fille d'un horloger brisé par la mort de son épouse bien aimée. Elodie vit dans l'ombre de sa mère défunte et des secrets qui entourent ses quelques années de vie avec elle. Les autres personnages sont plus là pour complexifier l'histoire. Il y en a beaucoup. Le groupe de peintres et d'artistes du XIXème est celui qui m'a le plus transporté dans des vacances d'un autre temps, au milieu des créations et des grandes discussions sur l'art. De toute façon, ne l'oubliez pas, le personnage principal ici, c'est le Manoir.


Donc voilà, je ne sais pas si je peux vous conseiller ce bouquin cousu de fil blanc. Parce qu'alors oui, on s'attend à un "Happy End". On se doute que les fantômes du passé seront libérés, que les héros du présent vivront heureux et auront beaucoup d'enfants mais faut-il pour autant faire durer les choses et surtout les complexifier à ce point? J'ai le sentiment qu'à force de vouloir nourrir l'intrigue, l'auteure a oublié le travail des personnages, de nous les rendre attachants et plus intimes.


Seul le manoir bénéficie d'une description sans pareil. Je me suis surprise à flâner en robe d'époque sur les bords de la Tamise, accompagnée par cette joyeuse bande d'artistes. J'ai senti la chaleur juste avant l'orage, j'ai entendu les craquements de l'escalier mais à aucun moment je n'ai voulu vivre là-bas.

Dommage car cela doit être très beau...


6 vues0 commentaire
bottom of page