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  • Photo du rédacteurKatia H

Lecture estivale: L'envol de Alya CADRYN

Oui, je sais, c'est totalement honteux d'être tellement en retard dans mes chroniques.

Ne m'en veuillez pas...je suis absorbée depuis près de 2 mois par mon métier d'institutrice qui me prend beaucoup de mon temps. Et puis, j'essaie aussi de prendre soin de mes enfants et un peu de moi là dedans (sans oublier mon amoureux hein...)...Ca nous fait un peu trop de choses à devoir gérer en seulement 24h par jour...


Cependant, rassurez-vous, même si mon rythme de lecture a fortement baissé ces dernières semaines, je lis toujours. Comment je fais? Je m’octroie un moment rien qu'à moi avant le coucher bien souvent...Et d'ailleurs, très souvent, ce moment se compte en secondes tellement mes yeux se ferment et mon cerveau s'endort rapidement. Heureusement qu'il y a les livres audios pour me permettre de voyager et de laisser mon cerveau se détendre quelques minutes lors des trajets en voiture ou les corvées du quotidien.


Avec mon amoureux, nous sommes partis quelques jours fin août à Palma de Majorque...une petite île au large de l'Espagne. La veille du départ, j'avais justement terminé la lecture du lilas et je cherchais un livre à démarrer dans l'avion. Le titre du dernier livre de l'auteure belge Alia Cardyn s'est imposé comme une évidence: L'envol. Un titre de circonstance même si un accident technique m'a permis de démarrer ma lecture au sol. J'ai très rapidement compris qu'Alia et moi ne parlions pas du même type d'envol.



Durant les vacances de Pâques j'avais lu avec beaucoup de plaisir son précédent roman, Le choix d'une vie. Alia Cardyn est née à Bruxelles comme moi, même si j'ai mis le nez dehors quasi un an avant elle. J'ai eu l'occasion de la découvrir il y a quelques années lors de la parution de son premier roman "Une vie à t'attendre".

A chaque livre, la plume d'Alia s'amplifie. Elle prend de plus en plus de profondeur. Les thèmes choisis sont bien souvent des thèmes actuels et difficiles. Des sujets dont tout le monde parle à demi mots sans réellement en connaître quoi que ce soit.


Quelques jours après la lecture de son deuxième roman, j'ai eu l'occasion de rencontrer l'auteure lors d'une séance de dédicace. Ce fut réellement un moment très agréable et sympathique. J'ai fortement apprécié son dynamisme naturel, sa convivialité et les échanges que nous avons eus. Moi qui ne suis pas friande de ce genre de choses, j'ai passé un excellent moment. Comme quoi, vaincre sa timidité permet de faire de croiser de jolies personnes (oui je sais mon cœur, j'aurais dû te forcer à aller vers Pierce Brosnan au lieu de le laisser tranquille...)...Je garderai c'est certain mon exemplaire dédicacé de "L'envol".




Trève de bavardages, il est temps d'aborder l'essentiel de cette chronique: le livre.

J'ai réellement été surprise par le début de ma lecture tant l'auteure m'avait habituée à une écriture positive, qui booste et donne envie de se dépasser. L'écriture d'Alia est vitaminée. Pourtant dans ce récit, elle nous plonge très vite dans des événements plus lourds comme la mort d'une mère, les relations difficiles entre un père et sa fille, un amour perdu...Difficile pour moi d'y ressentir le denouement incroyable annoncé en quatrième de couverture.


Tout le récit est construit autour d'une date: le 27 juillet. Ce jour-là, Barnabé Quills organise chaque année une fête grandiose en l'honneur de la légende de Black, illustrée par une petite chanson. Black est une petite ville côtière où tous les habitants se connaissent. Théa y vit avec son père. Orpheline depuis l'âge de 6 ans, elle a grandi grâce à l'amour apporté par sa nounou. Son père est distant et absent. Elle ne manque de rien sauf peut-être de l'amour rassurant d'un père. Un soir du 27 juillet, Théa prend son envol et saute dans le vide qui surplombe la falaise. Elle laisse la ville dans l'incompréhension la plus totale. Comment une jeune fille peut-elle mettre fin à ses jours...le jour de la fête du renouveau?


Au fil des pages, nous allons découvrir l'histoire de Théa. Les raisons qui l'ont poussées à sauter dans le vide. Nous avons également le plaisir d'y côtoyer de nombreux personnages tous liés par l'amitié ou l'amour. La femme mariée et malheureuse, la femme célibataire qui fait un peu peur, le divorcé blessé, le veuf désœuvré, la nounou en mal d'enfant,...Chacun donne une part d'authenticité au récit. Le choix de chaque personnage donne de la profondeur. Leurs différentes expériences et douleurs nous permettent encore plus de comprendre l'importance de cette fête annuelle mais explique aussi le choix de Théa.


Chaque récit du 27 juillet est séparé du suivant par une lettre de Jill. Jill est la mère de Théa, décédée d'un cancer lorsque la jeune fille était enfant. Au travers de ces lettres, nous découvrons tout l'amour d'une mère pour sa fille. Toutes les valeurs de cette jeune femme et tout ce qu'elle a voulu transmettre à son enfant avant de s'éteindre. Ce courrier est réellement très touchant et empli d'émotions. Il est difficile pour une maman de ne pas y voir le miroir de ses propres craintes, de ses propres doutes et parfois de ses propres choix. Ces lettres sont très belles. Elles nous rappellent que l'essentiel est bien souvent très loin de ce que nous pouvons communiquer à nos enfants.


Si au départ, le récit m'a surpris, j'ai très rapidement été emportée par la succession des événements. "L'envol" est un livre qui se lit d'une traite ou alors que l'on attend de retrouver avec beaucoup d'impatience. Je l'ai dévoré en 48 heures. Les premières pages avalées, l'écriture est rythmée et dynamique. Il n'y a pas de longues descriptions. Tout est dans l'essentiel et cet essentiel nous permet d'envisager tous les possibles. Alia Cardyn nous permet d'explorer notre inconscient en exploitant un récit fictif dans un monde fictif avec des personnages de fiction (faut avouer que ça fait un peu série américaine...). Ce livre nous chamboule malgré nous et laisse une trace certaine.


J'ai terminé ce livre il y a près de deux mois et pourtant, il me poursuit. Je repense souvent à Barnabé et à Théa. Je comprends le choix de Jill et je l'admire. J'aimerais pouvoir moi aussi écrire de si belles lettres à mes enfants, leur laisser un si beau témoignage. "L'envol" restera une de mes lectures phare de cette année 2019.

C'est un roman d'amour certes. Cependant, ne vous y méprenez pas, il n'a absolument rien d'un conte de fée. Si vous avez aimé "Ta deuxième vie..." vous ne pourrez qu'apprécier cette lecture tellement plus profonde et qui a sa façon nous permet d'avancer sur nos chemins. Pas de recettes toutes faites à peine voilées. Tout simplement une très jolie histoire bien écrite et une structure littéraire originale.


Merci Alia Cardyn pour ce très joli cadeau. En l'achetant il y a quelques mois, je ne savais pas que ce livre me laisserait une telle empreinte...Je n’oublierai pas de fêter moi aussi le renouveau le 27 juillet et qui sait de moi aussi prendre à ma façon, mon envol.





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