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  • Photo du rédacteurKatia H

Lecture estivale: Quand nos souvenirs viendront danser de Virginie Grimaldi

Dernière mise à jour : 18 août 2019

Il y a 2 ou 3 étés, j'ai fait la connaissance d'une auteure française: Virginie Grimaldi. De prime abord, on pourrait croire qu'il s'agit d'une personnalité légère et dynamique. Mais ça, c'est de prime abord...Parce que Virginie Grimaldi, c'est bien plus que les cartes postales à Mamie...C'est un univers à elle toute seule. Alors bon, ok, rien de sensationnel. Nous ne sommes pas dans une saga made in Hollywood. Cependant, sous le couvert des mots, de situations cocasses, de personnages alambiqués, il y a tout un monde. Le monde de Virginie.


Ancienne blogueuse, madame Grimaldi partage encore avec plaisir des minis pans de sa vie de façon totalement light sur Instagram. Il est agréable de la lire, de partager ses petits et grands bonheurs, sa fierté de maman, ses rencontres avec ses lecteurs, son univers. Rien de sensationnel. Sa vie tout simplement. C'est sans doute ce que j'aime le plus chez elle. Ce côté accessible, ce sentiment que dans la vraie vie, nous pourrions avoir une vraie conversation, nous pourrions refaire le monde et papoter autour d'une tasse de thé. Dans chaque livre, je retrouve cette sincérité.



Pour son cinquième roman (sans oublier un recueil de lettres, Chère mamie, sorti fin 2018), l'auteure exploite un thème qui lui est cher. Celui de l'âge, du temps qui passe, de la mémoire qui flanche, de la fin de vie...déjà rencontré dans "Tu comprendras quand tu seras plus grande".

Cette fois, elle nous amène dans l'impasse des Colibris à la rencontre d'Anatole et de Marceline. Nous débarquons comme eux dans une toute nouvelle maison, un nouvel espace de vie, de nouveaux voisins...Nous avons tous 20 ans et la vie devant nous.

Au fil des pages, à travers les mots de Marceline, nous découvrons la vie de l'impasse au gré des saisons. Nous ressentons les joies et les peines d'un groupe d'amis.

Le temps passe comme les feuilles tombent des arbres et repoussent au printemps.


Le présent et le passé se mêlent. Le passé, ses joies et ses peines, bouleverse le quotidien de ces pensionnés. Le maire de la bourgade a décidé d'exproprier les habitants, de raser les maisons et d'en faire un parking et de construire une nouvelle école. Afin de sauvegarder leurs biens et leurs souvenirs, Anatole, Marceline et leurs voisins décident de mener un combat hors du commun contre l'autorité publique. Voici en quelques lignes ce qui vous attend au fil de votre lecture. De nombreux thèmes chers à l'auteure sont exploités comme la famille, l'amitié, la maladie, la vieillesse, l'homosexualité, l'amour, la condition de la femme...Enfin en tout cas, moi, c'est ce que j'ai cru percevoir derrières les mots.


Ce serait mentir que de prétendre que ce livre m'a fait du bien. Il ne m'a pas blessée non plus. Cependant, il m'a ramenée à ma propre existence. Aux choix que je prends, aux grains de sable qui glissent, les uns après les autres, dans le sablier de ma vie.

La quarantaine est l'âge des bilans...Qu'avons-nous fait de nos rêves, de nos aspirations profondes? Qui sommes-nous devenus? Il est temps de reprendre la barre et de modifier le cap pris. C'est à ce point crucial de mon cheminement que je me trouve. Partir à la rencontre des habitants des Colibris, c'est se projeter dans mon propre futur. Certes, il sera différent, je croiserai d'autres personnes, je vivrai d'autres expériences et pourtant, il ne me laisse pas indifférente, loin de là.


J'ai toujours cette part de moi qui ne peut s'empêcher de se préparer au pire, comme si cela pourrait atténuer son impact quand il viendrait se fracasser dans ma vie. Mais au fil des ans, des décennies, ma pensée s'est nuancée. J'ai appris que, parfois, souvent, le bonheur est l'antichambre du bonheur. Surtout j'ai appris que l'inverse était vrai : le bien attend, tapi, que tout aille mal pour nous surprendre.


Ce livre m'a permis de réaliser que je construisais chaque jour mon passage sur terre. Même en faisant de mon mieux, je ne peux éviter les embûches, les cons, les menteurs, les négatifs. J'ai beau me battre de toutes mes forces, je ne contrôle finalement pas grand chose. Grâce à Marceline, j'ai compris que ce qui importait c'était de vivre chaque moment, de faire des choix (bons ou mauvais), de garder la tête haute et d'avancer.


Je m'embrouille aujourd'hui. Je suis ébranlée et je ne sais si je parviendrai à vous faire passer un semblant de message (d'ailleurs faut-il absolument en faire passer un?). J'aime les lectures qui me font réfléchir sur ma vie, sur mes choix, sur les éventualités à prendre ou non. Sous le couvert d'une écriture accessible, portée par une plume rigolote et bien-vivante, Virginie Grimaldi est pleine de talents. Elle a une faculté, l'air de rien, de nous transporter dans la vie d'autrui, de l'accompagner le temps de quelques centaines de pages et de fermer le livre en n'étant plus totalement le même sans pour autant être totalement différent.


Il parait que c'est du feelgood...mais attention, ici, tout ne finit pas bien. Il n'y a pas de bons ou de gentils. Il y a simplement des humains qui font de leur mieux mais qui ne contrôlent pas tout...comme nous...



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